Table des matières
- Les modules du TWI permettraient-ils de fluidifier les mises à jour des référentiels de compétences dont le blog elamp constate qu’ils ne fonctionnent pas par manque de suivi ?
- Comment le TWI peut-il aider éviter le sentiment de « millefeuille numérique » dans l’organisation en sensibilisant les collaborateurs à la gestion du changement, notamment lors de la mise en œuvre de nouveaux outils digitaux censés améliorer efficacité et productivité ?
- Comment les convaincre - notamment le management intermédiaire - de se référer au Job Relations du TWI pour mieux diriger les collaborateurs ?
Les modules du TWI permettraient-ils de fluidifier les mises à jour des référentiels de compétences dont le blog elamp constate qu’ils ne fonctionnent pas par manque de suivi ?
Job Instruction (JI) & Job Management (JM) pour un suivi en continu
Tout d’abord, la Job Instruction (JI) sert d’outil de formation en décomposant clairement les tâches et en expliquant comment les réaliser. Ensuite, le Job Management (JM) est utilisé pour améliorer les processus par le biais d’une culture d’amélioration continue. Il en résulte une « One Point Lesson », véritable soutien d’information et de coaching, qui contribue à la mise à jour du référentiel. Ainsi, toutes ces composantes sont interconnectées. Mais il faut disposer d’une matrice de compétences synchronisée, les étapes de validation étant effectuées au fil de l’eau.
En fait, en combinant JM, JI et Lean Management, les mises à jour périodiques (hebdomadaires, bihebdomadaires, mensuelles, etc.) du référentiel peuvent être rationalisées. Dans les cas où les irritants seraient trop nombreux, le manager pourra s’aider du JM. Le module fournira une séquence permettant d’entrer en mode PDCA (Plan, Do, Check, Act) et de générer la « One Point Lesson » permettant la mise à jour du JI. C’est à ce stade que le manager, le team leader ou le superviseur informe l’ensemble de l’équipe et met en place la formation, l’accompagnement et la validation des acquis.
Les sept étapes d’un Lean Management efficient
Pour résoudre efficacement le problème du suivi inadéquat des mises à jour des compétences, une approche holistique et une analyse approfondie des besoins spécifiques de l’organisation sont nécessaires. Ainsi, le Lean Management et les modules JM et JI du TWI contribuent à l’amélioration des processus et des compétences.
À cet égard, le Lean Management peut être décomposé en sept points clés :
- Identification des compétences clés
- Formation croisée
- Instruction au poste de travail (JI)
- Renforcement continu des compétences (JM)
- Gestion des talents
- Normalisation des compétences
- Visualisation des compétences
HRMAPS : un logiciel RH qui s’adapte aux besoins
Dans ce contexte, HRMAPS est complètement pertinent en tant que logiciel SIRH conçu pour guider à la fois la gouvernance et le middle management dans le suivi des talents et des compétences. En effet, un grand opérateur agroalimentaire international en a donné l’exemple en mettant en place de petits modules de formation et de coaching pour rationaliser les chaînes de production. La flexibilité de l’outil lui permet effectivement de s’adapter aux exigences spécifiques de ce type de configurations. Les opérateurs de terrain peuvent donc facilement sélectionner des modules de formation à partir d’une base de données en libre-service, et éviter d’avoir à attendre le plan de formation annuel. L’apprentissage se fait au fur et à mesure des projets et des besoins. Ce système favorise l’autonomisation des parties prenantes et une gestion des carrières motivante répondant à des standards prédéfinis. Ces normes doivent être applicables à l’ensemble de l’organisation, y compris aux opérateurs externes. Cependant, dans le cas des petites structures, la numérisation des compétences est un moyen de formaliser des pratiques de qualité évolutives, d’établir et d’entretenir une mémoire collective autour d’un savoir-faire, et de rester compétitif.
Dans son rapport « FutureScape 2023 : Worldwide CIO Agenda 2023 Predictions », IDC indique que « nous sommes entrés dans l’ère de l’entreprise numérique, où la transformation doit faire partie de l’ADN de l’entreprise ».
Comment le TWI peut-il aider éviter le sentiment de « millefeuille numérique » dans l’organisation en sensibilisant les collaborateurs à la gestion du changement, notamment lors de la mise en œuvre de nouveaux outils digitaux censés améliorer efficacité et productivité ?
Eviter l’empilement des outils
En réalité, la stratification numérique et la gestion du changement sont deux sujets distincts. Dans certaines organisations cloisonnées, les collaborateurs peuvent se sentir submergés par l’empilement d’outils spécifiques, ou par l’utilisation d’une multitude de fichiers Excel hétérogènes supposés répondre à des besoins sectoriels. Le Lean Management permet d’unifier les informations de manière transversale et de les diffuser via un point unique, soulageant ainsi l’Informatique.
Le module JR du TWI permet d’accompagner le changement, par exemple lors de la mise en place d’un nouvel outil numérique ou de la numérisation de processus. C’est un moment critique où la gouvernance doit en effet s’interroger sur l’acceptation. En effet, la conduite du changement peut être intégrée au projet. Mais il peut aussi s’agir d’un changement culturel où l’aspect humain est plus important que l’aspect technique. Il est également important de comprendre que tous les employés n’assimilent pas ce changement à la même vitesse ou de la même manière : les « early adopters » vont essayer d’embarquer les équipes et de répondre aux objections des résistants au changement.
Miser sur la fluidification des relations interpersonnelles
Le module JR (Job Relations) du TWI se concentre davantage sur l’aspect personnel afin d’améliorer les relations, en mettant à plat les problèmes au sein des équipes. À cet égard, le TWI base du Lean, encourage un retour d’information constant et structuré. Par exemple en recueillant des commentaires sur l’utilisation de nouveaux outils et en ajustant les processus en conséquence. L’objectif est de les simplifier et de les normaliser afin de minimiser le risque de fragmentation ou de redondance. Ainsi, lorsqu’il est correctement adapté, le TWI peut jouer un rôle crucial dans la gestion du changement à l’ère de l’entreprise numérique.
Des bénéfices transverses pour l’organisation
Démontrer l’impact fonctionnel et les bénéfices sur les collaborateurs suscitera plus d’engagement qu’en imposant des procédures en mode « top down » brutal.
Les bénéfices d’une telle approche sont multiples :
- Focus sur la valeur pour le client
- Élimination des gaspillages
- Amélioration continue
- Implication des collaborateurs
- Formation et développement
- Visualisation et transparence
- Développement d’une culture d’innovation
Droit à l’erreur, crainte d’échouer, apprendre à apprendre… Autant de points mis en avant par la Harvard Business Review (HBR) pour faire monter en compétences les collaborateurs de l’organisation.
Comment les convaincre – notamment le management intermédiaire – de se référer au Job Relations du TWI pour mieux diriger les collaborateurs ?
Le « fail » doit entrer dans les mœurs managériales
La notion d’échec n’a pas été totalement intégrée à la culture managériale. Qui a dit un jour : « J’ai raté 9 000 tirs dans ma carrière et perdu près de 300 matchs. J’ai échoué encore et encore. Et c’est pour cela que j’ai fini par réussir » ?
La réponse est : le basketteur Michael Jordan, plusieurs fois champion NBA. « Je n’ai pas échoué. J’ai juste trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas » aurait également dit Thomas Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique. Le droit à l’erreur permet d’explorer davantage, de tester des limites et le TWI fournit les outils pour y parvenir.
Tout d’abord, la première étape consiste à communiquer les attentes aux employés. Ensuite, il faut reconnaître le mérite de leur travail. Puis, évoquer les changements auxquels ils seront confrontés. Enfin, il faut tirer parti des forces de chacun, en particulier de ceux qui peuvent analyser et apprendre de leurs échecs, comme les Millennials qui peuvent être plus réceptifs à une approche Lean. Ainsi, dans « Manager 3.0 : A Millennial’s Guide to Rewriting the Rules of Management », Brad Karsh et Courtney Templin estimaient déjà en 2013 que gérer les personnalités difficiles, proposer des commentaires constructifs et prendre des décisions complexes faisaient partie du travail de manager.
L’indispensable acculturation des équipes
Pour conclure, le JR offre de nombreux avantages à l’organisation, tels qu’une meilleure communication, une résolution plus rapide des problèmes interpersonnels et une réduction du turnover. De ce fait, l’acculturation des équipes doit se faire avec des exemples concrets. La gouvernance peut identifier en effet des « champions internes » au sein du management intermédiaire pour influencer positivement leurs pairs, en s’alignant sur les objectifs de l’organisation. Par exemple, ils peuvent stimuler les performances sans compromettre la satisfaction des employés, voire l’améliorer. La réussite d’un tel projet repose sur la mesure précise des résultats afin de renforcer l’argumentaire en faveur de cette approche, pour finalement améliorer la gestion des collaborateurs au sein de l’organisation.
Pascal CHALOYARD
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Master Black Belt Lean Six Sigma.
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Ingénieur INSA Génie Mécanique, 40 ans d’expérience industrielle.
– A dirigé un bureau d’études industrielles avant de déployer le Lean et le Six Sigma dans un grand groupe à l’échelle Européenne.
– Il coache les Black Belt et les Green Belts avec une expertise des outils d’amélioration continue notamment le Lean.