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Des milliers de Français défilent dans les rues pour contester le projet de réforme des retraites. Ce mouvement ne reflète pas uniquement un mécontentement vis-à-vis du projet de loi visant à reporter l’âge de départ à la retraite, mais pourrait également être le signe d’un nouveau rapport entre le travail et les Français.
Qu’est-ce que le projet de réforme des retraites ?
Le nouveau projet de réforme des retraites a pour objectif de repousser l’âge légal de départ de 62 ans à 64 ans.
La réforme des retraites implique également une revalorisation de la pension qui augmentera de 100 euros pour arriver à ce minimum de 85% du SMIC.
Cette loi ne concerne pas les collaborateurs ayant un handicap ou en situation d’invalidité. Le projet est en cours de délibération au sein du parlement et est prévu pour le 1 septembre 2023.
Le travail en France : une évolution sans précédent
La place du travail dans la société a bien évolué au cours des années. La crise sanitaire a amplifié cette transformation et a donné l’occasion aux collaborateurs de prendre du recul et de repenser leur rapport au travail.
Peut-on parler de souffrance au travail ?
En France, les collaborateurs travaillent moins d’heures que leurs voisins anglais ou allemands. Si l’on divise le temps travaillé par collaborateur sur l’ensemble de la population française, on obtient 630 heures de travail par an et par habitant. Le chiffre s’élève à 740 heures au Royaume-Uni.
Il est possible de déduire que les Français travaillent moins, mais travailler moins ne signifie pas forcément moins de travail. Ils ont donc moins d’heures pour travailler, ce qui est susceptible d’intensifier le travail et d’amplifier le burn-out et le stress qui touchent aujourd’hui 480 000 Français (selon l’institut de veille sanitaire).
Les Français, sont-ils alors malheureux dans leur travail ? Non, puisque 77% sont satisfaits de leur travail, mais il demeure important de mettre en lumière les facteurs susceptibles d’expliquer l’augmentation de l’épuisement professionnel.
Il est à noter que certains métiers sont physiquement plus durs et émotionnellement plus éprouvants que d’autres avec des risques d’accident et de maladie plus élevés voire parfois mortels. Contrairement à un secrétaire, un mineur ou un infirmier aura plus tendance à vouloir partir en retraite anticipée.
La solution réside non dans la révision du nombre d’heures de travail, mais dans l’amélioration des conditions de travail et du management.
Quelle est la valeur du travail dans la société ?
La fondation Jean-Jaurés a interrogé les Français sur la place du travail dans leur vie. La proportion de ceux qui estiment que le travail occupe une place « Très importante » dans leur vie a chuté de 60% en 1990 à 22% en 2022 au profit d’une place « Importante ».
L’époque où le Français ne compte plus ses heures de travail est révolu, le temps passé au travail n’est plus aussi socialement valorisé.
À l’instar de l’écologie ou de la consommation, un nouveau paradigme s’installe par rapport au travail. Le travail n’est plus un monopole de valeur dans la vie et les objectifs professionnels ne sont plus les mêmes. Donner du sens au travail et percevoir la valeur ajoutée produite pour le bien-être commun gagne du poids par rapport aux ambitions classiques « évolution de la carrière et la promotion dans l’entreprise ».
Rapports hiérarchiques : quelle évolution ?
C’est une évidence, la hiérarchie en entreprise n’est plus la même qu’il y a 40 ans. Les Français acceptent moins la subordination, la domination, les ordres en mode top down et la dépendance.
D’un autre côté, d’après l’étude de la fondation Jean-Jaurès, les collaborateurs aspirent moins à donner des ordres autoritaires et optent pour une participation « égalitaire » dans la prise de décision (temps de pause, politique de télétravail…).
Comment le salarié perçoit-il l’équilibre entre vie privée et professionnelle ?
Aujourd’hui, le collaborateur accorde la priorité à sa vie personnelle et à son temps libre et non au temps dédié au travail. Leur rapport vis-à-vis de la rémunération a bien muté. Une enquête de IFOP a révélé qu’en 2022, 61% des collaborateurs sont prêts à gagner moins d’argent pour avoir plus de temps libre.
Ce phénomène, entre autres, explique la sacralisation de la retraite, considérée comme l’horizon et la récompense méritée après tant d’années de travail. Aujourd’hui, l’âge de retraite est perçu comme trop élevé pour 48% des collaborateurs et 44% veulent partir de manière anticipée même si leur pension se voie réduite (enquête de l’Institut Montaigne).
Conclusion
Les protestations contre les nouvelles lois relatives au travail sont l’occasion de réfléchir davantage sur la nature même du travail dans la société et sur les méthodes du management dans les entreprises. Pour rappel, la réforme des retraites sera du 6 au 17 février 2023 au cœur des délibérations du parlement au cours d’une séance publique. À partir du 6 février, les députés disposent de 20 jours pour adopter ou rejeter la nouvelle loi.
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